Lame de fond
La gitane avait fui sa caravane,
On s’est assis pour prendre un café,
Tu m’as dit « quelque chose dans l’air se trame »
Et les oiseaux cessèrent de chanter
Tout s’est arrêté sur place Beltrame.
Aujourd’hui le moindre store est fermé,
Sur le parvis de l’hôtel de ville
Déambulent quelques fantômes égarés,
Déchiffrant un nouvel évangile,
Mais combien ont roulé dans le fossé ?
Ce fut comme une lame de fond
Qui avance et roule,
Ce fut comme une lame de fond
Emportant la foule,
Ce fut comme une lame de fond
Sur le pays…
Mais quand on sent passer l’ange de la mort
Sans détourner les yeux du malin,
Quand on lutte enfin conjurant le sort,
Jour après jour et main dans la main,
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Et c’est comme une lame de fond
Qui avance et roule,
Oh c’est comme une lame de fond
Soulevant la foule,
Oui c’est comme une lame de fond
Sur le pays…
Malgré ces assauts et le sang versé
Sur les remparts du pandémonium,
Malgré tous les murs qui seront tombés
Au souffle des nouveaux droits de l’homme,
Combien devant nous sont encore dressés ?
Mais nous sommes au monde le phare dans la nuit
Toi et moi et tout ce qui nous fonde,
Au rivage de cette contrée bénie
Où remuent tant de forces profondes,
Vers la mer, vers le ciel, vers l’infini.
Et c’est comme une lame de fond
Qui avance et roule,
Oh c’est comme une lame de fond
Entrainant les foules,
Oui c’est comme une lame de fond
C’est ton pays…
C’est mon pays.
Fabrice Beauvoir