Les torches de la foi

J’allais au monde
Avec un sac et un jean,
Mais une bombe
En secret dans la poitrine,
Et je retombe
A terre en morceaux, cherchant mes racines.
En recherchant mes racines…
Car je les sens
Abolir trop de hasards,
Comme si mon sang
Y bouillait d’un feu barbare,
Et je reprends
La route en dansant je sors de ce bar.
Oh oui je sors de ce bar,

Dans les ténèbres
Avec les torches de la foi.
Dans les ténèbres
Avec les torches de la foi.
Dans ces funèbres
Sabbats,
Où je me perds
Quelquefois,
Il ne pénètre
Que ces torches-là.

C’est une nuit
Interminable et glacée,
Sur un pays
Où mon père m’a répété :
« Tu es béni
Par les dieux, crois-moi fils d’y être né.
Oui béni d’y être né…»
Mais ballotté
Comme un chien de boite en boite,
Pour l’honorer
Ce pays s’il faut se battre, 
J’irai marcher
Tant qu’il en restera un qu’on exploite.
Juste un de nous qu’on exploite,

Dans les ténèbres
Avec les torches de la foi.
Dans les ténèbres
Avec les torches de la foi.
Sur la première
Terre de droit,
Autant l’admettre
Parfois,
Il ne pénètre
Que ces torches-là.

J’ai retiré
La vieille écharde chrétienne,
Du joli pied
D’une bien jolie païenne,
Qui m’a donné
Des baisers bien plus sacrés pour ma peine.
Bien plus sacrés pour ma peine…
Et je les sens
Me brûler à chaque pas,
J’entre à présent
Dans un temple où tu n’es pas,
Mais je m’avan-
Ce vers l’autel, car je sais que tu viendras.
Et je me tiens fier et droit,

Dans les ténèbres
Avec les torches de la foi.
Dans les ténèbres
Avec les torches de la foi.
Dans cet algèbre
Sans loi,
Où l’amour est
Maitre et roi,
Il ne pénètre
Que ces torches-là.

Fabrice Beauvoir