Rien voulu de tout ça

Le boulot, la gym et les courses,
Le foot, les devoirs et s’ils toussent,
Le toubib, la baby-sitter,
Quand elle rentrera vers huit heure,
N’imagine pas qu’elle fasse encore
Des folies de son joli corps.
Elle m’appelle quand ils
Sont au lit,
Tout y passe au gril
Dans sa vie.
Elle n’a jamais rien voulu de tout ça,
Mais dans la tempête
Elle reste accrochée au mat.
Elle n’a jamais rien voulu de tout ça,
De cette pile de dettes
Qui pourrait chavirer là.
Elle se prend la tête
Pour des trucs à la noix.
Mais elle fait des chèques
Mon pote à tour de bras.

Ce crédit depuis le divorce
Est un gouffre et malgré les gosses,
Elle va vendre à perte et louer
Au départ sans doute un meublé,
Elle va mettre tout ça dans un box
Et continuer son match de boxe.
Quand elle est un peu
Dans les cordes,
Je profite du peu
Qu’elle s’accorde.
Elle n’a jamais rien voulu de tout ça,
Et les cigarettes
S’enchainent au bout de ses doigts.
Elle n’a jamais rien voulu de tout ça,
Et quand tout s’arrête
C’est avec perte et fracas.
Elle a les yeux secs
Mais dans ces cas là,
Il lui faut un break
Elle descend chez moi.

On regarde un peu la télé,
Enroulés sur le canapé,
Et puis après une heure ou deux ?
Elle sourit ? se détend un peu,
On dîne alors à la cuisine,
Sur le pouce et on boit du Gin.
La soirée prend l’eau
Quelquefois,
Et des trémolos
Dans la voix,
C’est un mélo
De cinéma,
Un Waterloo
De Formica.
Elle n’a jamais rien voulu de tout ça,
Elle fait juste avec
Et je tiens la caméra.
Elle n’a jamais rien voulu de tout ça,
Et les jours de fête
S’éloignent encore sous ses pas.
Trop fragile peut-être
Mais deux fois par mois,
Il lui faut un mec
Et tant mieux pour moi.

Fabrice Beauvoir